Comment investir dans une pharmacie ?

Aujourd’hui, il existe plusieurs façons de réaliser un investissement. Le domaine pharmaceutique est une aubaine pour un bon nombre d’entrepreneurs voulant faire fructifier leurs placements.

À première vue, investir dans une pharmacie nécessite un apport personnel conséquent. L’entrepreneur doit ainsi réaliser des emprunts auprès des institutions bancaires.

Pourtant, il devient de plus en plus difficile de convaincre les banques dans le cadre d’un financement lorsqu’il s’agit d’un nouveau projet.

Heureusement, il existe d’autres alternatives intéressantes qui peuvent aider les investisseurs qui veulent entrer dans ce business. Si un tel projet vous intéresse, ce guide va vous expliquer le principe qui régit l’investissement dans une pharmacie ainsi que le contexte réglementaire encadrant les officines pharmaceutiques.

Financement par l’intermédiaire du capital investissement

Aussi appelé Private equity, le capital investissement permet la participation au capital d’une entreprise déjà existante mais qui n’est pas cotée sur le marché boursier. Pour financer l’achat, l’acquéreur doit contracter une dette.

Dans notre cas, l’entreprise en question est une pharmacie. En fonction de la durée du projet, l’emprunt peut être remboursé dans un délai de 3 à 10 ans. L’acquéreur va ainsi se servir des revenus générés par l’activité pour rembourser la banque.

L’avantage de cet outil, c’est la préservation du capital contre les aléas de la bourse. Par rapport aux actifs traditionnels, l’acquéreur peut atteindre une performance plus intéressante. Selon France Invest, le rendement généré par le Private equity est de l’ordre de 8,7 %.

Réaliser des placements dans une pharmacie permet également de diversifier les investissements pour se protéger des risques encourus dans le cadre des cycles immobiliers.

Créer une société avec un associé

Pour investir dans une pharmacie, un jeune pharmacien peut acheter un fond officinal et créer une société dans le but de l’exploiter. Nous avons dit plus haut que ce business nécessite un placement conséquent.

C’est pourquoi il est plus judicieux de contracter une association avec un pharmacien exploitant.

Les deux associés pourront ensuite solliciter l’intervention d’un pharmacien investisseur. Seulement, celui-ci doit être minoritaire en capital. Sa seule présence permet aux deux associés de créer une officine plus importante.

Ils pourront également tirer profit de la caution professionnelle et financière provenant du pharmacien investisseur. Les institutions bancaires pourront ainsi être convaincues facilement d’investir dans leur projet.

Commencer par une participation minoritaire

Si vous êtes adjoint dans une pharmacie, sachez qu’il est possible de devenir titulaire en suivant quelques étapes. Vous n’avez pas nécessairement besoin d’un financement conséquent pour être propriétaire de la majorité des parts de la pharmacie.

La technique consiste à acquérir une participation minoritaire dans la société au départ. L’achat du reste pourra ainsi se faire progressivement. Plus tard, vous deviendrez le successeur du titulaire.

Investir dans une pharmacie en tant que Société d’exercice libéral

Une Société d’Exercice Libéral ou SEL peut se décliner sous plusieurs formes.

La forme la plus avantageuse est la SELARL ou SEL à Responsabilité Limitée. Le principe de fonctionnement de cette dernière avoisine celui de la SARL.

Le cadre réglementaire qui la régit est à la fois plus souple et moins onéreux. C’est pour cela qu’il est conseillé d’investir dans une pharmacie sous forme de SELARL.

Utilisée comme un outil d’investissement personnel, la SEL permet à un pharmacien d’acquérir des parts minoritaires dans deux officines différentes en plus de la pharmacie où il exerce. Il pourra ainsi bénéficier d’un droit de vote sur ces officines.

L’achat des parts minoritaires dans ces sociétés engendre des participations en cascade. Lorsque le pharmacien obtient les parts majoritaires dans toutes les officines, la transaction des pharmacies pourra se faire.

Rejoindre un groupement de pharmacies

Les groupements de pharmacies proposent des dispositifs d’aides pour aider leurs jeunes confrères à développer leur entreprise. Il s’agit d’un moyen pour étendre le réseau de pharmacies sur le territoire.

Les grandes enseignes accompagnent de ce fait les jeunes pharmaciens dans toutes les démarches de création, d’exploitation et surtout de financement.

Sous les bannières d’un groupement, le projet pourra facilement contracter un prêt auprès des établissements financiers. Le groupement se présente ainsi comme un tiers de confiance ou un garant dans le cas où le pharmacien manquerait à ses obligations.

Convertir les obligations en actions

À part un financement bancaire classique, il est possible de recourir à l’emprunt obligatoire pour s’introduire dans le secteur pharmaceutique. Il s’agit d’un financement obtenu par l’intermédiaire d’une dette subordonnée qu’on appelle mezzanine.

En contractant ce type de dette, vous pouvez émettre des obligations convertibles en actions ou OCA. En contrepartie, l’acquéreur pourra recevoir des titres représentatifs de la dette.

Ce qui lui confère des droits sur le capital de l’émetteur. Par conséquent, le jeune pharmacien va devenir un coactionnaire dans la société.

Juridiquement, cette conversion ne peut pas être opérée dans le domaine de la pharmacie.

C’est pourquoi le titulaire emprunteur se voit dans l’obligation de verser une prime de non conversion outre la rémunération de l’emprunt obligatoire. Cette action va engendrer une augmentation du rendement de l’obligation.

Reprendre l’activité d’une pharmacie existante

Si vous voulez reprendre une pharmacie, vous devez payer le prix de cessation. Le montant correspond à 80 % du chiffre d’affaires annuel, ce pourcentage peut aller jusqu’à 120 %. D’après le KPMG, une pharmacie génère en moyenne 1,5 million d’euros par an.

Les solutions proposées plus haut prennent leur sens en connaissant ce chiffre. En effet, vous devez réunir une somme conséquente pour pouvoir régler le prix de cessation. Pourtant, votre apport personnel ne suffira pas sauf si vous avez un autre projet fortement rémunérateur.

Le cadre réglementaire régissant l’industrie pharmaceutique

Exercer le métier de pharmacien n’est pas donné à tout le monde. Il existe un cadre législatif strict qu’il faut respecter pour ouvrir une pharmacie.

Le numerus clausus fait partie des règles de fonctionnement les plus importantes à respecter. Sur le territoire national français, le nombre maximal d’habitants servi par une officine est de 3 000. Ce plafond est imposé par l’ordre des pharmaciens.

Après que la loi de santé de transformation du système de santé a été adoptée par le Sénat le 16 juillet 2019, les pharmaciens ont pu profiter de la notion de délégation de tâches.

Ce qui signifie qu’il est possible de délivrer des médicaments sans ordonnance pour réaliser des soins courants. Les pharmaciens peuvent également recommander la prescription de certains vaccins sous conditions.

À l’exception de la garantie déposée par le pharmacien investisseur, l’ouverture d’une pharmacie nécessite la possession d’un Diplôme d’État de Docteur en pharmacie.

Le demandeur doit avoir été un remplaçant ou un adjoint dans une pharmacie durant une durée minimale de 6 mois.

Avant l’ouverture officielle, s’enregistrer auprès du conseil de l’ordre des pharmaciens est obligatoire. Le pharmacien doit également détenir une licence qui sera fournie par l’Agence Régionale de la Santé.

Cette dernière est la seule entité qui est capable d’octroyer cette autorisation en mesurant la distance minimale qui existe entre les officines.

Il existe également une réglementation par rapport au nombre des pharmaciens assistants du titulaire. L’effectif va se reposer sur le chiffre d’affaires de la société.

Entre 1,3 et 2,6 millions d’euros, un assistant est obligatoire. Il vous faut deux assistants pour un chiffre d’affaires entre 2,6 et 3,9 millions d’euros. Par tranche de 1,3 million d’euros, vous devez ajouter un assistant.

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